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L'ostéopathie crânienne fut développée durant la première moitié du XX° siècle aux États-Unis par William Garner SUTHERLAND, élève de Andrew Taylor Still, le fondateur de l'ostéopathie. D'après Sutherland, la légère malléabilité des 22 os du crâne et la manière dont ils sont imbriqués leur autorise une infime mobilité, due aux tensions variables des membranes qui sont attachées à l'intérieur et à l'extérieur du crâne.

Bien que le corps médical conteste cette mobilité crânienne et considère qu'une fois atteint l'âge adulte les os sont soudés et immobiles, de nombreuses études ont prouvé que cette mobilité existe. Mais pour l'instant, peu nombreuses sont les thérapies qui y attribuent une grande importance.

Pourquoi le crâne est-il si important ?

La boite crânienne contient un des organes les plus nobles de notre corps : le cerveau. Avec la moelle épinière et les nerfs crâniens, il constitue le système nerveux central, véritable tour de contrôle des fonctions sensorielles, cognitives, et des fonctions nerveuses autonomes - indépendantes de notre volonté. Ce système gère la vue, l'ouïe, l'odorat, le langage, l'équilibre, le système hormonal, le sommeil, l'humeur, certaines fonctions digestives... Entre les différents os du crâne existent de nombreux orifices, qui laissent passage aux nerfs crâniens ainsi qu'aux artères et veines du crâne. Une perte de mobilité sur ces os peut donc induire des tensions et des dysfonctionnements. Si un os est «bloqué», les structures qui s'y attachent (muscles, ligaments, fascias, méninges) se contractent, comprimant les nerfs/ artères/ veines, ce qui perturbe la libre circulation du sang et de l'influx nerveux, et altère la fonction et la physiologie de la zone (ex : « blocage » entre deux os constituant l'oreille, et apparition de troubles auditifs et/ou de la trompe d'Eustache).

Qu'est ce que la thérapie cranio-sacrée ?cranio sacr

Le système nerveux central (incluant également les racines des nerfs rachidiens émergeant de la colonne vertébrale) est enveloppé par les méninges (dure-mère, arachnoïde, pie-mère), depuis le crâne jusque dans le bas de la colonne vertébrale (sacrum et coccyx) (la dure-mère possède des expansions au niveau du crâne, que sont la faux du cerveau, la tente et la faux du cervelet). Ce système peut être comparé à un élastique, le crâne représentant son extrémité haute et le coccyx sa partie basse. S'il existe une tension sur l'une des deux extrémités, l'autre bout en sera automatiquement perturbé, comme « tiré » en permanence par la zone de tension (ex : les cas de lombalgies suite à un accident de voiture).

La thérapie cranio-sacrée s'explique par ce concept d'unité entre os et membranes (aussi appelées Membranes de Tension Réciproque) : par le jeu des tensions membraneuses, la mobilité crânienne peut influencer celle du sacrum et de la colonne, et vice versa. De même, des « blocages » sur un étage vertébral peut signer une adhérence dure-mérienne et maintenir une tension permanente sur l'axe cranio-sacré, réduisant la mobilité du crâne et du sacrum.

Comment les os du crâne peuvent-ils se « bloquer » ?

De nombreux évènements peuvent perturber la mobilité des os crâniens. Les plus notables sont les antécédents « directs » : les chocs sur la tête (chutes, traumatismes crâniens, accidents de la voie publique, chocs divers...), les chirurgies (maxillofaciale, cranioplastie, chirurgie réparatrice...), les traitements orthodontiques...

Les accouchements difficiles, notamment ceux ayant nécessité une extraction par forceps ou ventouses, et ceux qui ont été très courts ou très longs, sont particulièrement traumatisants pour le crâne du nouveau-né, car il subit des pressions très fortes. Le crâne du bébé est encore très malléable, les fontanelles ne sont pas définitives, et ces fortes pressions peuvent gêner la mobilité des os, et perturber leur croissance.

Enfin, les méninges ont tendance à se rétracter suite aux inflammations et infections (méningites), atteintes vasculaires ou neurologiques (accident vasculaire cérébral), aux tumeurs. Tout antécédent de ce type, même ancien et soigné, pourra donc perturber l'état de tension des membranes, et donc influencer la mobilité des os.

Techniques d'ostéopathie crânienne

imagen articulo 3Pour évaluer la mobilité crânienne, l'ostéopathe considère le Mécanisme Respiratoire Primaire (MRP), un mouvement involontaire et rythmique, comparable à un va et vient régulier. En fonction du rythme, de l'amplitude et de l'intensité du MRP, l'ostéopathe peut estimer quelle est la zone la plus restreinte sur le crâne ou le long de l'axe cranio-sacré. La palpation des os du crâne permet de chercher et trouver la zone la moins « souple », la plus "dense", donc susceptible d'être en dysfonction, moins mobile. Percevoir cette densité tissulaire nécessite une sensibilité palpatoire très précise; il est possible de déterminer si le blocage concerne un os ou une membrane, s'il est ancien ou récent, et ainsi orienter le traitement et le choix des techniques.

Les techniques crâniennes sont très douces. Elles doivent être réalisées avec un minimum de pression, même si certaines nécessitent un appui maintenu. Souvent elles entrainent une grande détente, et il est conseillé de ne pas avoir d'activité sportive ou intense après une séance de ce type, car le corps nécessite du repos pour aider l'organisme à évacuer les tensions. Chaque individu réagit à une séance d'ostéopathie crânienne d'une façon qui lui est propre ; ainsi il ne faut pas s'inquiéter de réactions particulièrement violentes telles que survenue de fièvre, grosses contractures musculaires dans le dos, fatigue intense. Si ces signes persistent au-delà de 5 jours, il est préférable d'en informer son ostéopathe.