entorse 2En quoi une entorse de cheville peut être problématique pour l'ensemble du corps ?

Une entorse est une distension d'un ou plusieurs ligaments et de la capsule articulaire, faisant suite à un mauvais mouvement souvent non anticipé par le corps. Il y a plusieurs stades de gravité d'entorse : simple étirement (foulure), distension plus importante affectant plus de fibres ligamentaires, rupture ligamentaire avec parfois arrachement osseux.

 

Dans tous les cas, l'articulation se verrouille dans une position : c'est un mécanisme réflexe de protection, le système musculaire péri-articulaire se spasme...

 

En se tordant et en se verrouillant, fréquemment vers le bas et l'intérieur (position d'inversion), la cheville ne va plus pouvoir s'adapter aux contraintes dans les autres directions. Elle devient instable et douloureuse, et le reste du corps va compenser : le bassin (os iliaques et sacrum) et les vertèbres lombaires s'organisent pour décharger le côté atteint (= adaptation pour répartir différemment le poids du corps), et deviennent eux aussi douloureux. Sur ce même côté, il est possible que la lésion affecte également le péroné (os sur le côté de la jambe), cela pouvant entraîner des douleurs sur le genou.

A terme, c'est la posture globale du corps qui va s'adapter à la cheville lésée, depuis le bas du dos jusqu'aux cervicales. Et après plusieurs années, il est fréquent qu'une personne se plaigne de douleurs lombaires et/ou cervicales chroniques à cause d'une entorse de cheville mal soignée.

 

Intervention de l'ostéopathiestructurel

Plus une entorse est traitée rapidement, plus la mobilité de l'articulation sera récupérée sans avoir trop affecté la posture. En premier lieu il est important d'immobiliser la cheville (strapping ou atèle), et d'éviter l'appui au sol pour ne pas aggraver la lésion.

Dans les cas d'entorse simple, il est bénéfique que l'ostéopathe intervienne avant ou pendant l'immobilisation : en déverrouillant l'articulation (technique structurelle directe ou tissulaire) et en corrigeant les adaptations du genou, il favorise une meilleure circulation et un meilleur drainage de la cheville, améliorant ainsi la résorbtion de l'oedème et la diminution de l'inflammation. Dans les stades compliqués, il faut attendre la cicatrisation des ligaments et de la capsule avant d'intervenir localement. Il est important également de vérifier et corriger les adaptations à distance (bassin et lombaires) pour que le corps ne reste pas dans un schéma lésionnel.

Une fois la cheville déverrouillée, une rééducation en kinésithérapie est nécessaire pour renforcer les muscles et les ligaments lésés, et travailler la proprioception : les articulations contiennent des capteurs (sensibles à la pression et l'étirement) qui informent le corps sur les positions des articulations (en fonction de leurs mouvements et de leurs positions dans l'espace). Travailler la proprioception est indispensable pour retrouver une stabilité optimale sur la cheville, ce qui évitera les récidives d'entorse, et par la suite des compensations chroniques (douloureuses) au niveau du bassin et du rachis.