Pourquoi une cicatrice est-elle intéressante en ostéopathie ?
Le corps est un tout : chaque partie est en relation avec d'autres par les liens anatomiques (articulations, muscles, ligaments, fascias*...). Une cicatrice, récente ou ancienne, est très souvent adhérente et sensible au toucher, même si la cicatrisation s'est bien déroulée et que la cicatrice est “jolie”. Cette adhérence constitue un “point de fixation” locale qui affecte la mobilité de la zone où elle se trouve : les structures environnantes vont s'adapter à cette perte de mobilité et devenir elles-aussi limitées dans leur capacité de mouvement. Cela entraîne fréquemment des restrictions mécaniques sur les os, muscles, ligaments, et organes avoisinants, et perturbe la physiologie même de ces structures. A terme, c'est la mobilité du corps dans son ensemble qui peut être perturbée par ces tensions, et apparaissent des douleurs chroniques ou des troubles fonctionnels récidivants.
* un fascia (ou aponévrose) est un tissu très fin et très élastique qui enveloppe toutes les structures du corps
Y'a-t-il un type de cicatrice à prendre en considération ?
Il n'y a pas un type de cicatrice plus important qu'un autre. Toute cicatrice, qu'elle soit d'origine chirurgicale, traumatique (chocs, points de suture) ou infectieuse (abcès, vaccins...), peut être source de tension. Bien entendu, il faut attendre la cicatrisation complète pour affirmer la présence d'adhérence(s) et commencer à travailler la zone.
Exemples de douleurs en lien avec les cicatrices (liste non exhaustive) :
- Cicatrices d'appendicectomie : douleurs / “blocages” de l'articulation sacro-iliaque, lombalgies et irradiations associées (sciatique, crural, obturateur), trouble mécanique de l'épaule, troubles du cycle chez la femme (aménorrhées, troubles de la fertilité), troubles digestifs (constipation, reflux gastrique et acidité, ballonnements)...
- Cicatrices de césarienne : sacralgie, lombalgies, troubles digestifs (constipations, ballonnements), troubles gynécologiques (du cycle, douleurs aux rapports), troubles vésicaux et urinaires, mauvais retour veineux...
- Cicatrices liées à la thyroïde : cervicalgies, dorsalgies hautes, troubles de la déglutition, de la phonation, précocité dans l'apparition d'arthrose cervicale...
En quoi consiste le travail des cicatrices en ostéopathie ?
“Travailler” une cicatrice revient à la mobiliser, sur elle-même et dans toutes les directions, afin de lui redonner un maximum de souplesse, de mobilité, de flexibilité. Cela s'effectue par pressions plus ou moins douces, avec l'utilisation fréquente de la respiration. Lorsque la cicatrice est adhérente par rapport à une autre structure (articulation ou organe par exemple), l'ostéopathe met une main sur la cicatrice et l'autre sur la structure concernée, de manière à les “dé-solidariser” l'un de l'autre. Ce travail est souvent effectué en complément d'autres techniques ostéopathiques (tissulaires pour la plupart) pour une meilleure efficacité. Tout massage est bénéfique : tant que la zone présente une certaine tension / densité / adhérence / sensibilité, il faut la travailler.