tissulaireDifféremment de l'ostéopathie "traditionnelle", l'ostéopathie tissulaire va chercher à aller dans la densité de la matière, à véritablement entrer au contact des cellules, dans tous les sens du terme. Le thérapeute qui utilise l'approche tissulaire fait preuve d'attention et d'intention, car il entre en communication avec des cellules douées de conscience avec lesquelles l'intention a une importance capitale.

Avec l'ostéopathie tissulaire, on ne se contente pas de travailler avec la matière (les blocages articulaires, les tensions musculaires...). On travaille également avec l'information qui circule entre les cellules. En effet, les cellules du corps ne sont pas considérées comme des objets sur lesquels le praticien exerce une action extérieure, mais comme des sujets avec lesquels il est possible d'entrer en contact et de communiquer. Cette simple philosophie bouleverse totalement la conception du corps et l'abord qu'en fait le praticien. Il s'instaure dès lors une véritable collaboration entre les corps du thérapeute et du patient, la communication verbale laissant place à un échange beaucoup plus subtil, tant psychique qu'énergétique.

 Dans cette approche, on considère qu'un corps « malade » a emmagasiné de l'énergie (traumatisme physique, émotionnel ou trouble métabolique) qu'il aurait dû laisser circuler. Celle-ci reste bloquée lorsqu'elle est trop importante, ou lorsque le corps n'a pas le temps de s'y adapter. Ainsi, les tissus ne sont plus en mesure de communiquer, ils se rétractent, comme s'ils cherchaient à se protéger. L'ostéopathie tissulaire va faire en sorte de relancer la circulation énergétique dans les tissus et permettre à la communication cellulaire de reprendre. On refait circuler l'énergie pour que la vie ré-habite pleinement le corps.

L'énergie évoquée ici n'a rien à voir avec celle que les acupuncteurs travaillent : il s'agit d'une énergie mécanique comme celle qui peut survenir en cas de chocs et traumatismes, par exemple.


Ostéopathie tissulaire : de nouveaux paramètres

D'autres paramètres que rythme, amplitude et force (cf ostéopathie crânienne et MRP) sont pris en compte. Le praticien va cette fois s'intéresser à des paramètres objectifs (densité, tension, vitesse), et des paramètres subjectifs (présence, attention, intention).

  • Les éléments objectifs

Ils vont renseigner le thérapeute sur les éventuelles restrictions qui bloquent les structures corporelles.

Le praticien va chercher à aller au contact de la densité des structures. Il va exercer une pression qui peut être parfois très images 6importante sur la zone concernée. L'objectif est d'entrer « en accord palpatoire avec la densité ». L'image du fruit que l'on palpe pour connaître sa maturité est tout a à fait significative : un appui trop doux ne fournit aucune information fiable, un appui trop important abîme le fruit.

L'appui doit donc être adapté au plus près de la structure tout en la respectant.

Le principe est le même concernant la tension. Plus il y a de tension dans les tissus, plus le praticien va mettre de tension dans ses mains afin de s'accorder avec celle du corps. Au fil de la séance, la densité et la tension vont lâcher, se réduire.

La vitesse concerne la rapidité à laquelle vont se dérouler et se détendre les tissus lorsqu'ils se libèrent. Ce mouvement spontané des tissus (non induit par le praticien) est la manifestation de la vitalité des cellules, qui libèrent leur énergie par vagues.

Le praticien doit être attentif à ces cycles pour les accompagner sans les induire. Il ne fait que suivre l'information que le corps délivre.

  • Les éléments subjectifs

Ceux-ci sont plus subtils. La présence englobe la présence à soi et, par extension, la présence au patient. Une meilleure présence de la part du praticien améliore la perception des mouvements qui animent le corps du patient. Il s'agit de rendre son corps et sa psyché disponibles pour le patient.

L'attention, apportée au contrôle des sensations (perçues par les mains du praticien), permet de localiser un espace au sein duquel le praticien va focaliser sa recherche. La perception viendra de là où le praticien aura focalisé son attention.

L'intention concerne le but que se fixe le praticien, ce qu'il désire consciemment (exemple, le relâchement des tissus du bras gauche). Puisqu'il communique avec des cellules douées de conscience, un échange est possible. Naturellement, les cellules vont livrer le chemin permettant de libérer l'énergie retenue grâce au mouvement.
Ostéopathie tissulaire en pratique

En se mettant en accord palpatoire avec les structures du corps, les cellules vont peu à peu céder et libérer l'énergie qu'elles retenaient en entrainant des mouvements chez le patient.

Exemple : un patient qui a eu un traumatisme sur le bras gauche suite à une chute. En ostéopathie tissulaire, le fait d'exercer un appui soutenu sur ce bras, avec l'intention de libérer les tensions tissulaires, pourra provoquer des mouvements plus ou moins rapides de l'épaule, du coude, du poignet, sans qu'ils soient contrôlés par le patient ni par le praticien.

cellulesCes mouvements seront suivis par le praticien jusqu'à la résolution complète des tensions. Dans ce processus de libération, le praticien ne fait que servir de point d'appui au corps. Ce n'est pas lui qui décide de la durée de la technique, il laisse faire les tissus du patient qui eux seuls, « savent ». Le thérapeute n'est guidé que par les paramètres objectifs et subjectifs.

Cette approche présente un intérêt certain et non négligeable dans le traitement des douleurs chroniques, souvent non résolues par les techniques habituelles seules. L'ostéopathie tissulaire fait appel à l'intelligence et la mémoire du corps, et le retour à l'équilibre se fait alors dans le plus grand respect de la globalité du patient.